Bonjour
Il y a longtemps que je n’ai pas écrit de croa, j’ai donc perdu la main. Je tente néanmoins un petit récit de ma sortie de deux nuits en montagne, les 24 et 25 août.
L’intérêt de la sortie était le suivant : les prévisions météo étaient au vent de sud ‘’modéré à assez fort’’.
En langage météo, ça décoiffe ! En effet, ils doivent garder du vocabulaire pour les tempêtes et autres tornades.
En tout cas, j’en ai déduit que si je restais versant Français, sous le vent de la chaine des Pyrénées, j’aurais les étoiles en forme de patates.
J’ai donc cherché sur les cartes un col qui soit plus haut que les sommets situés plus au sud, en espérant échapper à la majorité de la turbulence, et c’est ainsi que j’ai sélectionné le Port de Larrau, 1570m, dans le pays Basque. Les sommets plus au sud sont en général 300m plus bas.
Je suis donc arrivé au col le soir, tout seul, n’ayant pas réussi à entrainer de complices.
Un grand panneau ‘’Navarra’’ m’accueillit.
Ce qui m’a d’abord frappé, ce sont toutes les petites cabanes de chasseurs au col même, ou accrochées à flanc de montagne, ainsi que les panneaux ‘’Attention, tir au vol’’ avec des dates indiquées, ultérieures, heureusement pour moi !
Je me suis donc installé en bout de parking, et j’ai attendu la nuit. Il y avait déjà pas mal de nuages, et ça ne s’est pas arrangé, à part quelques périodes claires dont j’ai profité. J’ai déjà pu constater une turbulence raisonnable malgré la force du vent. Il faut préciser que le vent montait à l’assaut de la forte pente au sud et s’élevait au-dessus du parking me laissant quasiment déventé, heureusement, à part quelques petits remous résiduels, des rouleaux, arrivant souvent par derrière ; une chance, autrement je n’aurais rien pu observer.
Finalement, cette nuit du 24 aout, entre sommeil-somnolence et courtes éclaircies fut surtout épuisante.
J’ai mis un zéro pointé à Météofrance et à La Chaine Météo et un bon point à météociel et météoblue.
La journée du 25 se passa entre glandage, sommeil réparateur, observation des vautours et milans royaux, certains en vol de pente et d’autres très hauts, immobiles, en vol d’onde !
Après une journée pleine de voiles nuageux, le soir vit le ciel se nettoyer totalement ! Quelle joie ! Pour autant le vent du sud continuait à siffler fort (et ainsi toute la nuit). Je me suis habitué à ce bruit permanent, d’autant que mon bout de parking restait bien déventé.
La séance débuta, de jour, avec Saturne, pas bien haut maintenant, correct à 180x.Une grande bande de martinets se mit à passer le col, face au vent : comment font-ils ?
J’ai souvent eu l’impression, dans la nuit, que des oiseaux passaient près de moi avec un sifflement d’ailes, sans jamais pouvoir les voir, hélas !
En attendant, entre l’observation de Saturne, le plus tôt possible, et la nuit, il restait encore un crépuscule assez long à occuper avec quelques globus lumineux comme M13, M92, M4….
La nuit finit par arriver avec un beau ciel étoilé décoré de nombreuses étoiles filantes.
Je me dépêchai d’observer M51 , avec ses bras, avant qu’elle ne descende trop. L’air étant doux (12°) et totalement sec (rare ces temps-ci) ce fut avec grand plaisir que je laissais trainer chercheur optique, point rouge, et oculaires sans protection.
L’observation des amas globulaires me rassura quant au niveau de la turbulence. Ce ne fut pas une nuit à grossir très fort, car j’aime que les étoiles restent quasi ponctuelles, mais au moins jusqu’à 180x, avec quelques incursions à 220x. Seul ce qui était bas sur l’horizon ne paraissait pas très bon.
Je ne ferai pas un listing des très nombreux objets observés (la nuit s’allongeant sérieusement), juste ce qui m’a interpelé.
Par exemple, pour changer de l’observation des Dentelle au 17 (80x)avec le Olll, le Nagler12 avec l’UHC offre une alternative intéressante, l’image étant plus claire et malgré tout plutôt bien définie (en tous cas en 300mm).
Suivant Astronomie magazine , M75 , M55 (assez gros), puis vint la galaxie de Barnard qui me parut tout juste décelable ( ?)
Un globu original, que je ne connaissais pas, M30, dans le Capricorne, avec des antennes d’étoiles vers le bas (ça ne doit pas bien capter : Gérard33 l’appelle le globu qui pleure…ça se tient)
Dans le même coin, après le globu M72, la nep Saturne (NGC7009) se montra fortement ovale, et même le flyer côté gauche se laissait deviner par intermittence, en décalé.
Hélix était toujours un gros rond pâle, assez bien défini, mais sans détails visibles.
La nébuleuse du Croissant (NGC6888) fut visitée par habitude.
Plus nouveau pour moi, la nébuleuse de la Bulle, dans Cassiopée, bien visible au 17 + UHC. Elle ne donne rien en Olll.
Non loin de là, IC1848, le Fœtus ; je vis bien une nébuleuse mais point de fœtus !
De même, parmi les cibles décevantes, dans Céphée, NGC7023 : une nébuleuse, oui, mais point d’Iris !
Peut-être faut-il un seeing vraiment supérieur ou un plus gros diamètre…
Neptune et Uranus n’étaient pas bons au-delà de 180x.
En revanche, un objet nébuleux par essence, M33, montrait bien ses spirales en décalé.
M31, également grande et belle me montra une condensation inconnue de moi côté gauche (j’appris depuis qu’il s’agissait de NGC206) C’est l’inconvénient de la regarder toujours en plan large : il va falloir la grossir maintenant pour voir du nouveau (Mayall 2, par exemple)
Au chapitre des objets transitoire, la comète Jacques se montra fidèle au poste mais en progression très rapide dans le ciel. Cependant, son aspect me sembla inchangé.
De nombreux classiques furent également observés : par exemple, je n’oublie jamais de visiter la belle galaxie du sculpteur ;je vérifie (à la montagne) que le quintet de Stephan est toujours là, et comment ne pas rendre visite à Orion , en fin de nuit. Justement, ses couleurs étaient nettement visibles, au 12mm : le cœur vert, et les ailes délicatement rosées. L’impression de relief était saisissante, comme quoi un grand classique peut encore me surprendre quand les conditions sont bonnes (ça me rassure)
Au petit matin, après avoir dormi dans la voiture,( comme toujours), un magnifique spectacle m’attendait : au-dessus du centre de la chaîne des Pyrénées, une splendide collection de nuages d’onde, des lenticulaires, éclairés par le soleil matinal !
Moins gai, côté nord, la France sous les nuages. J’allais donc devoir quitter la frontière pour descendre sous cet édredon…
Mais la prochaine fois qu’un sérieux vent de sud est prévu, hors période de neige (et par nuit claire !), je sais ce qui me reste à faire !
Matériel utilisé:dobson Orion Skyquest12"i (mais sans l'intelliscope)/ Hypérions 31,24,17,10,5/ Nagler 12/ Powermate (Télévue) 2,5 / OIII Baader,UHC Astronomic
Point rouge et chercheur optique redressé,Pocket Sky Atlas
Sujet: PYRENEES ET VENT DU SUD 
Mar 16 Sep 2014, 21:22
