J’ai repris depuis peu mes quartiers maritimes au Cap Ferret, je n’ai pas encore de connexion, et donner des nouvelles c’est parfois du sport avec le pomme-phone ! Je vais donc vous conter mon histoire de MF-Dobson.
L’aventure a commencé le 15 février. Je l’avais commandé chez TS. Deux mois plus tard, il est arrivé en morceaux le 18 avril. Le boîtier contenant primaire n’avait pas résisté à un choc de transport. Mais le miroir était intact. Et le service professionnel de TS m’a renvoyé un boîtier neuf 2 semaines plus tard.
Alors voici la bête : un MF-Dobson de 400mm de type Serrurier, 1800 de focale et F/D de 4,5. 32 kg de poids total, démontable et transportable en plusieurs pièces, entièrement en bois. Il n’y a que le barillet de métallique et les tubes qui sont en alu. Le boîtier contenant le miroir fait juste 20kg. Impression de bonne facture, deutsche qualität oblige, mais quelques détails de finition à la va-vite. Entièrement manuel et apparemment bien fluide sur ses mouvements, malgré une bonne stabilité et un bon équilibrage, même chargé du gros 26mm 2" et du chercheur. Pas de roulements, les glissements sur le 2 axes se font sur le téflon.
Au zénith l'oculaire est à la hauteur de mon oeil.
Coucou, je suis dans le secondaire et il tient sans frein
Le porte-filtre à glissière est en option
L'ensemble s'emboite pour le transport
Avec les tubes et les tourillons très élégants
J’ai fait sa première sortie le 4 mai au lac des Forges, au début de la presqu’île du Cap Ferret, la où les gens de l’Association Bételgeuse viennent observer habituellement. Mais personne ce soir là… J’étais seul avec moi-même pour partager mes premières émotions. C’est un site sans lumière directe à la ronde, mais tout de même assez pollué par l’environnement du bassin d’Arcachon, si bien que le ciel, déjà brumeux ce soir là était d’un blanc assez lumineux.
Arrivé un peu avant la nuit, j’ai eu le temps de vérifier la collimation qui n’avait pas trop bougé avec le démontage-remontage pour le transport.
Vers 22 heures, j’ai pointé sur Jupiter avant son coucher dans la brume océane avec son cortège de lune , deux d’un côté et deux de l’autre . Pas mal turbulente, pas de sensations fortes. Un autre coup d’œil sur Sature de l’autre côté, très belle perspective avec les anneaux en oblique.
Maintenant les galaxies. Pour le pointage j’ai mis un chercheur à renvoi coudé et redresseur de 8x50, ce qui me permet d’avoir un champ de 5,6°. A l’aide du Pocket Sky Atlas aucune difficulté à se repérér : ce qu’il y a dans le chercheur est exactement ce qui est dessiné sur les cartes.
J’arrive sur M51 et d’emblée le choc, on voit l’ébauche des bras ! Et le compagnon NGC5195 avec sa ligne de lumière coupée net par le trait de poussières! C’est encore plus marqué avec le filtre UHC. C’est pas fait pour, mais c’est tout ce que j’avais contre la pollution lumineuse.
M81 et M82 ensembles dans le 26mm. Au 16mm M82, le cigare, montre sa bande sombre et oblique de poussières centrale et ses nébulosités grumeleuses le long du bulbe, à détailler plus tard.
Dans le triplet du Lion, le Hamburger avec sa bande centrale sombre et plus loin M65 ovale et M66 pointue.
J’ai voulu forcer sur les Antennes dans le corbeau mais là seulement de vagues lueurs perdues dans la brume du Bassin au Sud.
Un peu de piquant sur l’Amas d’Hercule : sa forme caractéristique de gâteau en étoile et dedans un grand nombre d’étoiles bien résolues. Enfin à 2heures du matin je finis sur la nébuleuse du Hibou avec ses mystérieux yeux obscurs et sa couleur verte, même sans filtre.
Vivement un meilleur ciel pour la suite.